- fricot
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• 1767; du rad. de fricasser♦ Fam.1 ♦ Viande en ragoût (modeste ou de qualité médiocre). ⇒ fricassée.♢ Par ext. Mets grossièrement cuisiné, mauvaise cuisine. ⇒ rata. « La misère des villes a partout la même haleine de fricot et de latrines » (F. Mauriac).2 ♦ Par ext. Repas. ⇒ 2. bouffe, frichti. « quand on sert le fricot sur la table » (Renard). Faire le fricot, la cuisine.Synonymes :- fricassée- ragoûtNourriture ; repas, frichtiSynonymes :- mets- pitance (littéraire)- repasfricotn. m. Fam. Plat grossièrement cuisiné.⇒FRICOT, subst. masc.FamilierA.— Viande en ragoût. Le fricot de Ragotte. Dans une casserole en terre cuite, deux ou trois morceaux de lard qu'on laisse fondre et qu'on retire (...), puis on mince de l'oignon, de l'ail, de l'échalote, des carottes (RENARD, Journal, 1909, p. 1231) :• ... il [le forgeron] a pauvrement fait cuire la viande à même la braise où sont restées des traces de graisse. Alors qu'avec le morceau qu'on lui a donné : trois côtelettes premières et un peu de rognonnade il pouvait, en prenant un petit plat de terre et un oignon, se faire un petit fricot.GIONO, Triomphe vie, 1941, p. 285.B.— P. ext., vieilli1. Viande et/ou légume(s) grossièrement cuisinés. Sur une avenue déserte, un vieux cantonnier, assis contre un mur, sa bouteille entre les jambes, mâchait lentement des bouchées de pain avec un peu de fricot (FRANCE, Île ping., 1908, p. 416). La misère des villes a partout la même haleine de fricot et de latrines (MAURIAC, Pharis., 1941, p. 184).2. [Avec une valeur générique] Repas, nourriture. Bichette, disait-elle sans façon, ton mari et toi, vous ne faites rien ce soir? Je reste à manger votre fricot (GONCOURT, G. Lacerteux, 1864, p. 29). Y avait un tirage terrible... sur le fricot... sur les bougies... sur le chauffage (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 311).— P. méton. Cuisine. Faire le fricot. Il s'était mis au fricot : — Ayez pas peur. J' vous ferai ça à l'oseille. Rien, dans la vie, ne le disposait à la cuisine (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p. 35).3. Vx. Bonne chère, bombance. Faire fricot. Il a donné des fêtes, des dîners, a séduit les uns par le fricot, les autres par la vanité (MÉRIMÉE, Lettres Delessert, 1870, p. 136). Pour ces gens-là, c'est comme si la guerre était à Madagascar ou chez les Chinois, j' te jure qu'ils ne s'en font pas pour la campagne d'hiver. C'est le fricot, je te le dis, le grand fricot (DORGELÈS, Croix de bois, 1919, p. 274).— Région. (Canada). Festin, repas plantureux. Elle finit par avouer que ses parents donneraient un grand fricot le lendemain soir; ils attendaient pour l'occasion de la parenté de Pierreville, d'un peu partout (GUÈVREMONT, Survenant, 1945, p. 115).Rem. Les dict. spéc. attestent qq. emplois arg. ou pop. vieillis. a) Argent. Il a du fricot (MENSIRE, Pat. cauchois, 1939, p. 91). b) Profit illicite; détournement de biens. Si on leur paume leurs tranchées, y aura du fricot ... ça fait longtemps que je voudrais une jumelle boche, ou un revolver (DORGELÈS, op. cit. p. 90). c) Travail, service. Tous les jours, je fais mon petit fricot : c'est de soigner les deux canassons (ESN. Poilu 1919, p. 253).Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1878 et 1932. Étymol. et Hist. [1758 (d'apr. BL.-W.5); 1767 attesté indirectement dans le bret. frico cf. LE LAÉ, Morin, v. 1135 ds Fr. mod. t. 15, 202]; 1800 « ragoût; viande fricassée » (P. LECLAIR, Hist. brig. et assass. Orgères, p. 100 : Nous avions belle de manger [...] du fricot [...] tous les jours il nous faisait cuire des marmitées de cheval ou de vaches, qu'il avoit écorchés); 1847 p. ext. « nourriture en général » (BALZAC, Cous. Pons, p. 53 : les chens qui mangent le vrigod ti roi). Dér. du rad. fric- de fricasser; suff. -ot. Fréq. abs. littér. :56.fricot [fʀiko] n. m.ÉTYM. 1767, « bombance »; du rad. de fricasser, et -ot.❖1 (1800). Fam. Viande en ragoût (modeste ou de qualité médiocre). ⇒ Fricassée. || Manger du fricot.0.1 Dans une immense marmite, placée sur un feu ardent, vous voyez bouillir constamment le fricot (c'est le mot technique), composé de je ne sais quelle viande, qui nage dans je ne sais quelle sauce.Ch. Paul de Kock, la Grande Ville, t. I, p. 158.♦ ☑ Loc. fam. S'endormir sur le fricot : se laisser aller à l'indolence, à l'inaction (→ S'endormir sur le rôti).1 « il ne faut pas s'endormir sur le fricot », comme eût dit ce bon Pradier.Flaubert, Correspondance, t. II, p. 167.♦ Par ext. Mets grossièrement cuisiné, mauvaise cuisine.1.1 La misère des villes a partout la même haleine de fricot et de latrines.F. Mauriac, la Pharisienne, in T. L. F.2 Le fricot de Ragotte. Dans une casserole en terre cuite, deux ou trois morceaux de lard qu'on laisse fondre et qu'on retire (…) puis on mince de l'oignon, de l'ail, de l'échalote, des carottes, des pommes de terre, on verse dessus une potée d'eau, on jette une poignée de sel, on met le couvercle, et en voilà pour jusqu'à midi. Les carottes ne cuisent pas aussi vite que les pommes de terre. Elles sont encore dures quand on sert le fricot sur la table.J. Renard, Journal, 7 avril 1909.3 L'odeur du fricot montait et les cri-cris de la graisse semblaient les premiers bouillonnements d'une promesse.Ch.-L. Philippe, Père Perdrix, I, IV, p. 99.4 Morte Maï Zall qui récurait si bien les soupières et les plats à chaque fricot où elle était obligatoirement invitée. Les repas de noces sont toujours abondants mais déjà plus raffinés. Les vieilles serveuses me disent que les gens mangent moins, qu'on ne finit même plus les restes.P.-J. Hélias, le Cheval d'orgueil, p. 484.
Encyclopédie Universelle. 2012.